Pierre Carles est né en 1962 en Gironde. Il a passé une partie de son enfance et de son adolescence au Chili et en Colombie avec sa mère, institutrice dans les établissements scolaires français. Il revient en France à la fin des années soixante-dix et étudie l’animation socioculturelle, puis le journalisme.
Il travaille à la télévision à partir de 1988, d’abord comme caméraman d’actualité pour France 3 Régions, puis en tant que chroniqueur ou auteur de sujets à caractère humoristique dans des émissions de variétés (TF1, France 2, Canal +, M6). À partir de 1993, il réalise des courts métrages documentaires pour l’émission belgo-française Strip-tease (France 3) et pour le magazine Brut (ARTE).
En 1998, il crée une société de production à Montpellier, avec une dizaine de travailleurs de l’audiovisuel et du cinéma impliqués dans la fabrication de son premier long métrage, Pas vu pas pris, dont la productrice Annie Gonzalez. De 1998 à 2020, il réalise ou coréalise une dizaine de longs métrages documentaires pour le cinéma, où il est question de critique des médias (Pas vu pas pris, 1998 ; Enfin pris ?, 2002 ; Fin de concession, 2010 ; Les Ânes ont soif, 2004), de remise en cause du salariat et de la possibilité de vivre autrement (Attention danger travail, 2003 ; Volem rien foutre al païs, 2007), de lutte armée (Ni vieux, ni traîtres, 2006)...
Il est également l’auteur de portraits filmés de personnalités singulières telles que le professeur Choron (Choron dernière, 2008, avec Éric Martin) ou Pierre Bourdieu, qu’il a suivi durant trois ans pour réaliser La sociologie est un sport de combat (2001). À travers les échanges du grand chercheur avec des collègues, journalistes ou militants, s’y expriment la nature profonde de la pratique sociologique et son potentiel critique.