Micheline Boudet, née le 28 avril 1926 à Metz (Moselle) et morte le 5 juillet 2022 à Serville (Eure-et-Loir), est une comédienne française, sociétaire honoraire de la Comédie-Française.
Micheline Boudet débute par les rôles de jeunes premières, puis aborde l’emploi des soubrettes. Son rire – que ce soit dans Nicole du Bourgeois gentilhomme où elle succède à Béatrice Bretty, ou dans Zerbinette des Fourberies de Scapin – résonne encore dans les cintres de la salle Richelieu. Pourtant, la succession de Béatrice Bretty, dans Nicole, se révéla périlleuse. Louis Seigner, en Monsieur Jourdain, appréciait les rondeurs de son habituelle partenaire et trouvait la «petite Boudet» bien trop frêle à son goût. Mais le rire de Micheline Boudet ressemble à une cascade ou à une fontaine. Un véritable concerto. Meyer avait dit d'elle: «Elle ne sera jamais une Bretty!» Peut-être fit-elle mieux qu’une Bretty en devenant la «Boudet», légère et spontanée.
Elle joue Marivaux avec grâce. Elsa Triolet, qui l'a vue dans La Double Inconstance, a écrit: «l’admirable Silvia, Micheline Boudet, débordante de talent». Avec Robert Hirsch – venu de la danse, comme elle – elle forme un couple comique extraordinaire de fraîcheur et de grâce, de légèreté et de gaieté. Jacques Charon, qui les a mis en scène dans ce Marivaux, écrit: «Robert fut un Arlequin d’une bouleversante simplicité. Micheline, de son côté, fut une Silvia d’une naïveté frémissante. J’avais formé un nouveau couple idéal. À chaque représentation, Arlequin et Silvia semblaient inventer du Marivaux en le tirant de leur cœur». Elle joue encore du même auteur: Lisette du Jeu de l’amour et du hasard (avec Jacques Charon-Pasquin), L'Épreuve, etc.
Plus tard, à l'âge de la maturité, elle aborde Le Prince travesti, toujours sous la direction de Charon. De ce rôle, elle dit: «cette Hortense aussitôt me bouleversa: touchante et pleine d'esprit, prête à l'amour et bientôt écartelée entre cet amour qu'elle a pour Lélio et son amitié pour la princesse, elle me parut la plus humaine de toutes». Araminte des Fausses confidences qu’elle joua sous la direction de Jean Piat, constitua, selon elle, «l'accomplissement de mes vœux de comédienne». Ce personnage à qui elle confère beaucoup de charme et de classe, marque l'apothéose de son compagnonnage marivaudien.
Elle a interprété les femmes légères de Feydeau; qu'il s’agisse du Dindon, du Fil à la patte, de Feu la mère de madame ou encore de Mais n'te promène donc pas toute nue avec le ton juste sans jamais tomber dans la vulgarité. Avec elle, la belle époque a trouvé une interprète privilégiée. ...
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