Alain Fraissé, dit Alain Cavalier, est un réalisateur français, né le 14 septembre 1931 à Vendôme (Loir-et-Cher).
Son père, socialiste avant la Seconde Guerre mondiale, devient antisémite et anticommuniste après la défaite de 1940, alors que le jeune Alain considère les résistants comme ses héros.
Il passe 7 ans en pensionnat, expérience qui l'influence durablement puisque, comme il l'a raconté, «on mène une vie collective. Impossible de planquer un carnet. On est dans la compétition, la rigolade, l'amitié, dans l’impossibilité terrible de la solitude».
Après des études d'histoire, Alain Cavalier entre à l'IDHEC, puis devient assistant de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, Les Amants).
Il débute dans la réalisation avec le court-métrage Un Américain (1958). Puis il se fait connaître avec deux longs-métrages politiques, subtils et rigoureux, qui lui attirent les foudres de la censure: Le Combat dans l'île (1961) et L'Insoumis (1964), tous deux traitant plus ou moins directement de la guerre d'Algérie. Malgré la présence de comédiens connus dans ses films (Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, ou encore Alain Delon), ce sont des échecs commerciaux: Alain Cavalier s'essaye alors à un cinéma plus traditionnel. Il connaît ses premiers succès avec le polar Mise à sac (1967) et, surtout, le drame bourgeois La Chamade (adapté du livre éponyme de Françoise Sagan). Mais c'est au moment où il se retrouve le plus en vue qu'il choisit de s'éloigner. Sa femme Irène Tunc meurt dans un accident de voiture en janvier 1972.
Huit ans plus tard, il revient au cinéma avec Le Plein de super (1976), road-movie coécrit avec les acteurs à partir de leurs expériences propres, puis Martin et Léa (1978), où le couple incarné à l'écran est un vrai couple dans la vie. En «documentarisant» ainsi les acteurs (professionnels ou non, en tous cas peu connus), Alain Cavalier affine progressivement sa nouvelle manière de faire des films. Réduisant ses équipes techniques, renonçant peu à peu à toute action dramatique traditionnelle, il aspire de plus en plus à filmer au plus près des êtres, ce qui va l'amener inévitablement vers le documentaire.
Après Ce répondeur ne prend pas de message (1979), inclassable performance où Cavalier met en scène sa propre intimité sentimentale, et après Un étrange voyage (1981, prix Louis-Delluc 1981), une étape capitale dans sa méthode de travail va être franchie avec Thérèse (1986). Simple et radical, le film questionne la sainteté au travers de la vie de la jeune carmélite Thérèse de Lisieux. Le film est ovationné au festival de Cannes 1986 où il reçoit le prix du jury, puis est plébiscité aux Césars l'année suivante, avec six récompenses obtenues dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. ...
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